Me voila sur le point de quitter la Colombie pour l’Equateur.

Il est grand temps de combler mon retard.



Côte Caraïbes


Apres Carthagène, j’ai rejoint Santa Marta, ville Balnéaire un peu plus au nord, sans grand charme en soi mais point de départ du trek de la Ciudad Perdida et du parc national Tayrona.

Des le lendemain , avec la compagnie WiWa Tours, tenue par des indigènes de la communauté wiwa, je prends la route pour 5 jours de trek à travers les montagnes rejoindre la ciudad perdida , avec Melissa, australienne que j’ai rencontré la veille à l’auberge, Matt et Paris un couple d’australiens plein d’humour , puis 3 belges de Tournai et de liege (des wallons heureusement) et mirella italianoallemande. Belle équipe qui mélange allègrement français espagnol et anglais. On est accompagnés par Rafael, notre guide wiwa et ses 3 plus grands enfants de 17, 16 et 15 ans qui se relaient pour nous guider, préparer les campements et faire la cuisine.


On attaque vaillamment la Sierra nevada de Santa Marta avec une première étape de 4h dont 700m de dénivelé en 1h. 1ere étape dans un petit village paysans au bord de la riviere. Un bon repas et dodo en hamac apres un petit plongeon pour se delasser dans la riviere. On est pas seuls, il ya 3 autres groupes de gringo dans le village. La nuit est frisquette, l’humidité ambiante atteignant des sommets.

Le lendemain on continue notre route au milieu de paysages de semi montagne, végétation tropicale, sous bois humide, rivières,

ruisseaux. Le chemin est une piste de mule, mais je vous assure que la mule de la bas tient du chamois ou du dahu, car ca monte et ca descend raide. Dans le groupe ya déjà un bon nombre d’ampoules, plus un debut d’angine. Heureusement a chaque etape dejeuner ou nuit, il y a une piscine naturelle a proximité du village qui permet de se afraichir/se delasser/se laver.. On rentre dans le territoire Wiwa puis Kogi. Les Wiwa sont discrets et pas causants en dehors de nos guides. Ils tolèrent les touristes qui passent mais manifestement

souhaitent interagir le moins possible. Tous sont vetus de facon traditionnelle. Pour les hommes, tunique et pantalon blanc sur bottes en caoutchouc, machette a la ceinture, sac tissé traditionnel a l’epaule, et  chapeau. Pour les femmes, robe blanche drapée avec ceinture rouge et collier de perles de couleurs variés. Les enfants (jusqu’à 18ans.. !) n'ont droit qu’a une espece de tunique blanche informe qui fait un peu penser a ce que portent Dobby dans Harry Potter. Tout ca est d’un blanc immaculé (sauf les enfants).



Le 3e jour est le jour de la découverte de la cité perdue. On l’a trouvé apres 1200 marches.

Moment culture : 

« Découverte en 1972 par des chasseurs d’or Colombien,elle fut de suite le théâtre de pillage, de règlement de compte et de meurtres entrainés par la ferveur de l’Or précolombien. Plus ou moins sécurisée vers les années 80 par l’état, elle fut ensuite pillée par des archéologues corrompus eux aussi par la fièvre de l’or. La zone devint ensuite le théâtre des luttes de territoire entre Narcotrafiquants, paramilitaire et Farc. En 2003 8 touristes furent enlevés par les Farc et relâchés 3 mois après. Jusqu’en 2005 la zone est refermée au tourisme. Aujourd’hui, des patrouilles militaires quadrillent la zone, un camp militaire est basé en hauteur de la cité. La zone est considérée comme sécurisée pour le tourisme. Cette cité, appelée Teyuna par les indigènes, était la capitale du peuple Tayronas, elle était le centre culturel et religieux et se trouvait au centre des cités et village Tayrona. La cité aurait abrité entre 2000 et 7000 personnes . On estime sa construction entre 600 et 1000 apres JC. Elle comprend 169 terrasses et de multiples sentiers»

Notre guide wiwa, descendants directs des tayronas (avec les kogi) a une autre version que celle officielle des archeologues. D’apres lui la cité n’a jamais été abandonnée ni perdue, mais plutôt cachée. Elle continue a être un lieu sacré pour leurs cérémonies  et un lieu de meditation pour le chaman, qui y passe quelques jours par semaine. Je ne sais pas comment il médite encore car il passe au moins une trentaine de tourisme par jour, plus la troupe de militaire qui vit sur place pour protéger le site depuis 10 ans ( après « nettoyage » des autres groupes armés). En fait de cité, c’est plutôt une association complexe de plateforme avec chacune un role, un symbole ou une signification.. et la j’avoue que les explications de Rafael n’étaient pas des plus claires, ce qui ne me facilitait pas la tâche vue que j’étais chargée de la traduction espagnol- anglais. On sentait bien qu’il cherchait a protéger un peu sa culture et ses secrets. Arrivés en haut la vue est superbe. Il a fallu ensuite redescendre les 1200 marches, ce qui s’est avéré bien plus casse gueule que la montée ( ca n’a pas loupé d’ailleurs, je n’ai pas évité la gamelle, mon objectif non plus..).


Le chemin du retour a été globalement plus difficile avec la fatigue, mais on a tous décidé de finir en 4 jours plutôt qu’en 5, a raison de 6h de marche par jour, de centaines de piqures de moustiques (et je ne parle que de ma jambe droite), une angine fébrile pour mirella, des tas d’ampoules pour les autres. On a même du sortir les strips pour un petit wiwa, tombé tête la première sur une poutre ( la poutre a gagné). C’était pas mon pansement le plus stérile et aux urgences je lui aurait bien mis 2 points ou de la colle, mais fallait faire avec les moyens du bord..


Bref, une belle aventure très physique dans une cadre magnifique restant tres sauvage, avec une bonne equipe et quelques bonnes rigolades.


Apres une bonne nuit a l’hostal de Jackie a santa marta, on est parti avec Melissa a la découverte du parc national côtier Tayrona, dont les plages tombent directement de la Sierra Nevada dans la mer caraïbe. L’eau y est belle et limpide. Même si le coin n’est pas vraiment désert, on en a bien profité pour buller ( en dehors des 3h de marche pour y arriver..) et camper sur place (en hamac).



Bogotà


Vendredi, j’ai pris un vol jusqu’à Bogota ou Alexis est venu me chercher a l’aéroport. Alexis, je le connais depuis que je suis toute petite,  c’est le fils d’une très bonne amie de ma mère. Avec sa femme Andréa, colombienne de Bogota, ils viennent de revenir s’y installer. J’ai commencé par expérimenter le trafic DENSE de Bogota. Puis l’altitude, quand je me suis essoufflée en montant un étage.


Le Lendemain, grass mat, montée en téléphérique au montserrate qui domine la ville de ses 3000m avec une vue impressionnante sur cette énorme agglomération qui s’étend sur tout le plateau, puis bon resto, promenade dans « La Candelaria », le quartier historique et balade en fin de journée dans le quartier usaquen plein de bars, restaurants et cafés branchés/décalés.


Dimanche direction le Nord et la région Boyaca, historiquement lieu des batailles de l’indépendance remportés par Simon Bolivar (encore lui ?), jusqu’à villa de Leyva, un petit village tout blanc a flanc de collines, à l’architecture coloniale bien conservée,. C’est un endroit où les bogotenios aiment bien venir se promener le weekend et ce weekend la c’était la fête de l’indépendance. Y’avait du peuple !


Lundi , fete de l’indépendance donc férié, on se l’est coulé douce. En fin de journée j’ai rendu une trop courte visite a Nay une amie de Marine avec sa petite famille, ou j’ai été reçu avec chaleur et affection, (et un très bon vin blanc)


Bref un chouette weekend quasi en famille, ou je me suis faite dorloter, promener, où on a bien manger, ou j’ai pu pratiquer mon espagnol. Un grand merci Alexis et Andrea,  et Nay Pablo et Mia !



Medellin et zona Cafetera


Direction Medellin (on dit Medegin), grande ville moderne qui finit de renaitre de ses années noires (drogues, Pablo Escobar, enlevements, attentats). Ici les gens sont fiers de leur ville, de leur metro, de leur culture paisa et de voir réapparaitre les touristes depuis 10 ans.

Néanmoins ca reste une grande ville ou on se fait écraser dans le métro ( surtout quand on a le malheur de le prendre a 7h30 avec un tres gros sac a dos), j’ai donc fui plus au sud, dans la region qu’on appelle la zona cafetera (la zone cafetière), et j’ai posé mon sac a dos à Salento, petit village posé au milieu des montagnes, mais pas vraiment paumé car bien ancré sur la « gringo trail ». J’y ai d’ailleurs retrouvé une bonne partie de mon groupe de trek. On a fêté nos retrouvailles en jouant au Tejo, une sorte de pétanque ou on lance des palets en plombs sur un carré de glaise au milieu duquel se trouvent des petits paquets de poudre qui explosent sur on arrive à les toucher. Divertissant.

Il ya plein de choses a faire autour de Salento, de la rando, du cheval, visiter des fermes de café. Mais moi j’ai préféré rester au lit avec une bonne gastro. Autant vous dire que le café, j’en ai pas trop profité. Une fois rétablie et capable d’avaler autre chose que du bouillon, j’ai joué à mon jeu de tetris favori qui consiste a refaire mon sac a dos et j’ai pris un bus pour Popayan, encore plus au sud, ou je suis tombée a l’auberge de jeunesse..sur Melissa l’australienne ! elle aura été mon fil rouge de la Colombie. Popayan a un tres beau centre colonial tout blanc, qui rappelle Sucre en Bolivie, et où l’on deguste des toutes petites empanadas avec une sauce piquante a l’arachide (empanadas de popian con aji de popian).


Ce soir direction Cali , puis retour a bogota pour une escale d’une journée avant Quito, ecuador !